vendredi 30 décembre 2011

Une bonne année 2012 à tous

Souhaiter la bonne année et adresser nos vœux à tout le monde est devenu un acte banal, presque automatique et obligatoire.

Cette année est spéciale pour moi et pour tout le peuple tunisien, ça sera la première, que j’espère, d’une très longue série d’années de démocratie et de liberté en Tunisie.

Mais je voudrais si vous me le permettez, vous faire part de mes soucis, craintes, mais aussi espoirs et ambitions.

Nous avons un nouveau gouvernement, flambant neuf, totalement bleu dans l’exercice du pouvoir qui a sûrement beaucoup de bonne volonté mais qui risque aussi de faire beaucoup d’erreurs. Je vous demande de rester vigilants et de ne jamais hésiter à dire votre mot, à critiquer et à fulminer, même si c’est contre votre propre parti, car l’enjeu est l’émergence d’un pays et la prospérité de tout un peuple et non pas l’accès au pouvoir de tel ou tel parti ou personne.

La nature humaine, veut que ceux qui détiennent le pouvoir et l’argent, veuillent en détenir toujours plus elle pousse aussi très souvent ceux qui en ont la possibilité à écraser les autres et à imposer leurs idées et opinions, alors chers concitoyens, ne laissez plus jamais une personne vous écraser, restez toujours debout, ne baissez jamais la tête et soyez toujours fiers d’être tunisiens, n’oubliez jamais que vous avez fait une révolution, que vous avez arraché votre liberté au prix du sang, mais cette liberté est très volatile et il va falloir la protéger avec acharnement et détermination tous les jours.

N’oublions jamais, nous peuple tunisien, que nous allons être sujets à des tentatives de manipulation constantes et à tout instant. Le parti au pouvoir, les partis de l’opposition, les différents lobbys financiers, sectoriels, religieux et régionaux, les médias, les pays étrangers, bref, tout le monde va essayer d’influencer le peuple et de le pousser dans une direction donnée par tous les moyens possibles et inimaginables. Restez toujours conscients de cet état de fait, ne soyez pas naïfs et ne baissez jamais votre garde, nous n’avons qu’un seul moyen de résister, qui consiste à garder nos esprits libres et nos idées claires. L’homme libre est celui qui est capable de réfléchir par ses propres moyens, qui pèse le pour et le contre, qui analyse une situation par rapport à des données et qui se fait sa propre idée. Nous devons toujours garder nos esprits libres et pousser le gouvernement à baisser le prix des communications et de la connexion au web et en général à subventionner tout ce qui peut être source de savoir.

Travailleurs, ne baissez jamais les bras, défendez sans faillir vos intérêts et organisez-vous pour vous faire toujours entendre, mais ne vous laissez jamais manipuler par des personnes immorales qui vous trahissent en utilisant votre noble cause à des fins diverses et souvent crapuleuses, soyez toujours conscients que vous êtes le moteur de ce pays, qui doit toujours fonctionner à un rendement optimal, sans vous personne ne peut avancer et quand je dis personne, cela inclut vous et vos familles. La grève est une arme à double tranchant, si vous en abusez, elle se retournera contre vous indubitablement, car vous faites partie d’un tout qui s’appelle la Tunisie.

Détenteurs des capitaux, allez-y, c’est de loin la meilleure période pour investir en Tunisie, vous serez traités comme des rois, mais attention, vous avez affaire à un peuple fier, donnez-lui son dû, ne soyez pas trop égoïstes et vous en serez récompensés au centuple, acquittez-vous de vos impôts, c’est le geste citoyen par excellence et soyez le carburant de notre économie, mais aussi pensez à nos enfants à tous, n’oubliez jamais que la justice sociale est le seul garant de la stabilité et de la sécurité, n’oubliez jamais l’environnement, vous êtes tenus de respecter l’atmosphère, de ne pas polluer nos nappes phréatiques et de protéger notre terre comme si elle était votre propre mère. Nous avons vécu des années de sous-développement, c’est le seul bénéfice que nous en avons tiré, nous avons gardé des terres et cultures relativement saines et non polluées et actuellement, cela devient une fortune inestimable. Privilégiez le bio et le retour aux sources, ça peut nous sauver et nous enrichir pour longtemps.

La révolution doit être totale, pas brutale, mais elle doit petit à petit envahir nos corps et nos esprits à tous. A chaque fois que je vois l’un de mes concitoyens jeter des ordures par la fenêtre de son véhicule, griller un feu ou se comporter comme une personne non civilisée, je suis meurtri. Si nous voulons revendiquer, gagner et jouir de nos droits de citoyens alors nous devons nous comporter en citoyens, sinon, ça sera cause perdue. Pensez-y, un vrai citoyen ne possède pas seulement sa maison, sa voiture et ses vêtements, mais surtout il possède son environnement, son quartier, sa municipalité, ses rues, sa ville et son pays. Un vrai citoyen doit respecter autrui et doit à tout instant être conscient qu’il n’est ni spectateur, ni victime mais acteur.

En 2012, si dieu le veut, nous allons rédiger une constitution ou Destour. Nous avons certes élu des députés pour le faire, mais nous n’avons pas pour autant donné notre démission. Je demande à nos députés de tout bord d’étudier l’histoire et de disséquer toutes les expériences qui nous ont précédées avant de rédiger la moindre ligne. Pour ma part je reste convaincu qu’aucune démocratie ne peut marcher sans le recours systématique, inconditionnel et direct au peuple dans le processus de prise de décision. Nous avons la chance de vivre à une époque où l’information est devenue du domaine public et ou sa vitesse dépasse celle de la lumière si on prend en considération le spectre de diffusion. La lumière ne peut éclairer que la moitié du globe terrestre, par contre l’information l’éclaire tout entier instantanément. Dans un monde ou la technologie nous permet de dialoguer en temps réel et tous ensembles simultanément, il serait non seulement stupide, mais criminel de ne pas imaginer des processus qui permettent au peuple à tout instant de dire son mot. Certains pratiquent la démocratie directe, d’autres prônent la démocratie participative, en aucun cas nous ne devons opter pour la démocratie représentative, totalement défaillante, plus encore, je pense qu’une occasion inespérée nous est offerte pour créer une démocratie inédite, juste et efficace et nous devons tous réfléchir à un modèle qui tienne compte des défaillances des autres et de leurs avantages, mais surtout qui soit créatif et adapté à la technologie disponible actuellement et dans le futur.

Je voudrais soulever un dernier point, qui me paraît très important. Nos ainés sont étonnés et n’arrivent pas à croire qu’une révolution ait eu lieu sans leader charismatique affirmé. Je crois qu’il est important qu’ils comprennent et qu’ils prennent conscience définitivement que le mythe du leader est fini, grâce au réseau internet, qui ne l’oublions pas, est complètement contrôlé par les USA, le monde a acquis une conscience globale et mondiale qui est devenue collective. Le temps ou la populace n’était qu’un troupeau de bétail qu’on menait souvent à la baguette, parfois à la carotte, mais toujours sur le mauvais chemin, qui mène inexorablement à l’abattoir est fini.

La populace a désormais une conscience collective, des valeurs communes et des objectifs communs et aucun gouvernement, ni aucun leader auto-proclamé ou fabriqué de toutes pièces ne pourra plus jamais manipuler le peuple.

La notion de guide suprême est définitivement finie, désormais, nous savons et nous sommes conscients, que tout homme est capable de faire des erreurs et que nul n’est parfait. Tous ceux qui essaieront de trouver ou de fabriquer un Leader mythique et improbable sont sur la mauvaise pente, nous sommes tous des leaders et nous savons exactement où nous voulons aller, ou vous suivez le courant ou vous cédez le passage, rien ne sert d’essayer de nous barrer le chemin, le flot est irrésistible car la liberté, la vraie est au bout.

2011 a été une année ou la révolution a commencé, puis a parcouru un chemin non négligeable, Je vous souhaite à tous une année 2012 ou les objectifs de la révolution se précisent et au-delà de laquelle un vrai changement aura lieu, non seulement dans les lois mais surtout dans les cœurs et les esprits.

Bonne année 2012 à toutes et à tous et vive la révolution.

vendredi 2 décembre 2011

La Tunisie un casse tête chinois passionnant !

Il est vraiment passionnant de pouvoir suivre une vie politique en Tunisie, de la commenter et de l’analyser, c’est réellement très intéressant.
Depuis qu’Ennahdha a raflé 89 sièges à la constituante, le pays n’a cessé de remuer dans tous les sens et d’une façon très intrigante, tout est devenu prétexte à contestation et même parfois à l’usage de la violence, principalement dans le sud du pays, sans oublier la démission collective et hâtive du gouvernement.
Depuis le 24 Juillet beaucoup de personnes ont utilisé tous les médias et les moyens de communication possibles et imaginables pour clamer que la constituante ne devait s’occuper que de la rédaction de la constitution, pendant que le gouvernement de Sebssi achèvera son œuvre. Vous vous rappelez tous certainement d’un certain Mohsen Marzouk avec son référendum et toute la polémique qu’il y a eu à ce sujet.
Par la suite Yadh Ben Achour s’est exprimé et a contredit Marzouk en disant que le référendum n’était pas envisageable, à l’époque ça m’a paru bizarre que Ben Achour contredise Marzouk, mais bon, je n’y ai vraiment pas prêté attention et j’étais plutôt content de la déclaration de ben Achour, puisque j’étais contre le fameux référendum.
Puis quand l'idée du référendum a échoué, Ben Achour a présenté un document qui a été signé par 11 partis politiques dont Ennahdha et lors d’une interview accordée à Mosaïque FM, Béji Caïed Essebsi a affirmé que le document prévoyait que son gouvernement devait continuer à gérer les affaires courantes du pays pendant toute la durée de la constituante.
J’ai lu cette interview sur African Manager et je ne sais pas si c’est ce qu’a dit réellement Sebssi, mais si c’est le cas, alors ça explique très largement et logiquement ce qui arrive actuellement.
Béji Caïed Sebssi s’est senti trahi par Ennahdha et il a poussé son gouvernement à démissionner dès que ce parti a officiellement annoncé qu’il comptait présenter 7ammadi Jebali en tant que premier Ministre, BCE, s’est tellement senti vexé qu’il a décidé de créer un parti politique.
Donc nous nous trouvons dans une situation ou tout le monde se sent trahi par Ennahdha. D’un côté Béji Caïed Essebsi n’a pas apprécié le revirement de la position d’Ennahdha et se demande toujours pourquoi même les autres signataires du document et supposés être de l’opposition, n’ont pas encore dénoncé cette trahison. L’auteur sur African Manager parle d’une véritable Omerta.
De l’autre côté le CPR et Attakattol se sentent trahis par les propositions pour le moins mégalomane faites par Ennahdha, qui n’a pas hésité à s’attribuer des pouvoirs dépassant tout entendement, sans oublier ceux des partisans même d’Ennahdha qui lui en veulent maintenant à mort de s’être allié au Qataris, donc aux USA et qui reprochent au parti de ne pas être assez ferme par rapport à certains principes de l’Islam tel qu’ils le voient.
Bref, Ennahdha par un comportement qu’on peut au moins qualifier de maladroit, s’est mis à dos tous ceux qui ne l’ont pas élu et même une partie de ceux qui lui ont donné leurs voix, alors dans ce cas, nous ne devons pas nous étonner que le pays soit en ébullition, car les réactions de tous ces individus abusés quand elles sont cumulées, ne peuvent qu’aboutir aux troubles et à l’instabilité.
Maintenant la question qui se pose est la suivante ; Que va faire Ennahdha pour renverser la vapeur et se faire « pardonner » ?

Affaire à suivre.



mardi 22 novembre 2011

المنظمة التونسية لمناهضة التعذيب تقرير حول انتهاكات حقوق الانسان في تونس اثناء الفترة الممتدة من منتصف جانفي2011 الى موفي سبتمبر2011





المنظمة التونسية لمناهضة التعذيب 

ORGANISATION CONTRE LA TORTURE EN TUNISIE 





تقرير حول انتهاكات حقوق الانسان في تونس 


اثناء الفترة الممتدة من منتصف جانفي2011 الى موفي سبتمبر2011 


http://infoplus-tunisie.com/octt/rapport-annuel-arabe-octt.pdf



التعذيب تواصل بعد الثورة

مكتب المنظمة :



راضية نصراوي : رئيسة Radhia Nasraoui :présidente

منذر الشارني : كاتب عامMondher Cherni : secrétaire général

شكري لطيف : نائب Chokri Latif :vice président

علي بن سالم : عضو Ali ben Salem : membre

سامية بن حمودة : عضو Samia Ben Hammouda: membre



للاتصال بالمنظمة: 25.339.960 – 98.351.584 – 98.357.336

البريد الالكتروني: octorture.tn@gmail.com







المحـتـــــــــــــــــــــــــــــــــوى





1- تقديــــــــم



2-إصدار تشريعـات والمصادقـة على معاهـدات



3-تفريق الاحتجاجــات السلميـة بالقوة المفرطـة



4- حالات انتهـاكــات



5-أحداث مدينــة القصـريــن



6-أحداث مدينـــة سليانــة



7-أحداث مدينــة جبنيــانــة



8-أوضــاع السجــون



9-ملـف شهــداء وجرحــى الثــورة





10- ارث الانتهـاكات والتعذيـــب







تـــــــــقديــــــــم







تقدم المنظمة التونسية لمناهضة التعذيب تقريرها حول انتهاكات حقوق الإنسان والتعذيب للفترة الممتدة من 14 جانفي 2011 إلى موفى سبتمبر من نفس السنة. وسبق للمنظمة أنأصدرت عديد التقارير الحقوقية وان بصفة غير منتظمة منذ إنشائها في شهر جوان من سنة 2003 مثل التقرير المتعلق بمحاكمات الشبان السلفيين أو تقرير محاكمات مجموعة سليمان أو تقارير محاكمات أهالي الحوض المنجمي أو التقرير المتعلق بمحاكمات الطلبة.

samedi 29 octobre 2011

Ennahdha a gagné, faisons en sorte que la Tunisie gagne aussi


Depuis l’annonce des résultats des élections, je ne reconnais plus certains de mes amis et connaissances, cette victoire les a métamorphosés et je peux vous dire, en très mal.

Personnellement, j’ai toujours refusé de diaboliser le Mouvement Ennahdha et j’ai toujours dit que ce comportement et discours de diabolisation, haineux et souvent diffamatoire ne peut que servir ses intérêts. Je l’ai écrit partout, j’ai passé des heures et des heures à expliquer aux gens qu’il ne pouvait pas y avoir de démocratie en Tunisie sans le mouvement islamiste, mais en vain, leur haine pour les islamistes et les préjugés dont ils sont submergés, les rendent complètement irrationnels et trompe complètement leur jugement.

Ben Ali, les autres dictateurs arabes, les USA et une grande partie des occidentaux ont parfaitement réussi leur mission et sur certaines personnes les résultats sont hallucinants. Ils ont réussi à faire croire à une grande frange de la population que l’Islam était une religion sanguinaire ou il n y a aucune place pour les libertés individuelles et la tolérance, alors qu’en réalité, l’Islam c’est exactement l’opposé de ce qu’ils décrivent.

Les historiens et scientifiques n’arrivent pas à expliquer matériellement et scientifiquement comment l’Islam a pu se propager dans la totalité du monde connu en moins de deux siècles alors qu’il est parti d’une région du monde très sous-développée et principalement peuplée par des tribus nomades sans civilisation connue.
La seule explication qui a été trouvée est que les populations du monde entier, à travers les commerçants et voyageurs, et en écoutant les récits de leurs voyages et leur description des villes musulmanes, étaient séduits par leur mode de vie, leur intégrité et leur piété. Ils devenaient demandeurs de ce mode de vie basé sur la justice et la solidarité et dès que les troupes musulmanes étaient aux portes de leurs cités, ils les aidaient à renverser leurs rois et dirigeants, ce qui rendaient les victoires des troupes musulmanes rapides et l’abdication des régnants des villes attaquées inéluctable. C’est pour cette raison que parfois avec des troupes mal équipées et souvent très inférieures en nombre, les musulmans arrivaient à vaincre quand même leurs ennemis.

L’Islam s’est rapidement propagé car il apportait non seulement un message divin, mais aussi un modèle de société basé sur des principes, lois, éthique et moralités couvrant tous les aspects de la société, de l’hygiène de vie, en passant par l’éducation, la santé, la justice, la solidarité, les mœurs, etc.

Bref, par cette introduction un peu longue, j’ai voulu démontrer que l’Islam a été le précurseur des civilisations modernes et des droits de l’homme. Il a été la première religion à libérer la femme, les esclaves et à mettre sur pied un système macro et micro économique fiable et équitable avec un modèle de société sain et bien huilé.

J’en reviens donc à mes amis qui se sont transformés depuis quelques jours en une bande de surexcités, super révolutionnaires, certains même prétendent être prêts à devenir des Felleguas et mener une résistance armée, d’autres ne sortent plus tellement ils sont déprimés et au bord des nerfs, c’est hallucinant, on dirait que le pays est sur le point d’être envahi par une bande de zombies affamés de chair fraiche comme dans les films d’horreur bas de gamme.

En y pensant bien, je sais que ça va leur passer, ils se rendront compte rapidement que les islamistes en Tunisie sont des sunnites malékites et que ce qu’ils voient à la télé en Afghanistan, Iran, Arabie Saoudite et je ne sais sur quel média sioniste n’a d’autre but que de salir l’islam et le monde Arabe en général. La Tunisie ne sera jamais Tunistan, ils s’en rendront compte assez tôt et ils se rappelleront que leurs grands parents et arrières arrières arrières grands parents étaient tous musulmans et faisaient certainement pour la plupart leur prière 5 fois par jour.

Il n’y a aucune raison pour que la Tunisie se sépare en deux et pour que ça devienne une guerre dirigée contre Ennahdha ou une frange de la population, ceci n’est plus de la politique, c’est une guerre civile.

Tout esprit empreint de sagesse et de lucidité se rendrait aisément compte que les défis qui attendent notre pays sont non seulement vitaux pour l’avenir de nos enfants, mais aussi et sans aucun doute nos défis à tous. Qu’on soit islamiste, gauchiste ou centriste, nous devons tous nous unir pour bâtir la nouvelle Tunisie et durant la période de la constituante en particulier, cette union doit être parfaite.

La constituante va s’occuper de réaliser une nouvelle constitution, elle n’est pas dominée par un parti unique, car même si Ennahdha dispose de 41% des sièges elle reste loin du nombre des voix lui permettant de légiférer. Au niveau de la constituante, les débats seront sûrement très nombreux et parfois houleux. Le véritable combat d’idées et d’arguments aura lieu à l’intérieur de l’hémicycle et pas au gouvernement.
Contrairement à l’assemblée constituante, les objectifs du gouvernement, sont à mon avis clairs et sans aucune ambigüité. Que peut faire un gouvernement qui va probablement durer une année au plus ? Quels sont ses priorités ?

Durant cette très courte période, le gouvernement nommé par la constituante et le parti majoritaire ne pourra rien faire sur le plan stratégique à long terme du pays. Seules quelques réformes permettant d’initier une justice transitionnelle vont être mises en place et quelques réformes d’ordre social pour aider les plus nécessiteux. Je ne pense pas qu’il puisse aller plus loin.

Il n’y a donc pas de raisons qu’il y ait des conflits entre les membres du gouvernement et il est préférable qu’ils appartiennent à tous les courants politiques pour que les futures actions qui seront menées par le gouvernement fassent l’objet d’un consensus assez large et touchent toute la population sans risque d’injustice sociale ou de toute autre nature

Les 12 mois à venir seront déterminants et ceux qui persisteront à vouloir saboter le prochain gouvernement sous prétexte de s’opposer à Ennahdha seront dans l’erreur la plus totale selon moi.

Certaines centrales syndicales et milieux de la gauche ont déjà commencé à appeler à la grève sous divers prétextes et j’espère que ce mouvement ne sera pas suivi par les militants des syndicats.

Tous les syndicats ont donné une chance au gouvernement de Sebssi et se sont tus pendant plus de neuf mois, alors je pense qu’il est de leur devoir de donner une chance au prochain gouvernement qui ne l’oublions pas, est légitime contrairement à celui de Sebssi.

Il est sur que le droit de grève reste garanti, mais je me dis que les leaders de l’UGTT ont toujours utilisé la force syndicale, qui ne l’oublions pas est le premier groupe de pression et sans aucun doute le plus puissant en Tunisie, pour défendre leurs propres intérêts et non pas les intérêts des travailleurs qui sont souvent le dernier de leurs soucis.

Je demande à tous les militants sincères et patriotes de l’UGTT de faire leur propre révolution à l’intérieur de leur organisation si prestigieuse et de la dégraisser des restes de Ben Ali.

L’UGTT est une véritable machine politique, sa longévité est sans égal dans le monde. Cette machine est malheureusement actuellement polluée et a besoin d’un véritable nettoyage pour qu’elle puisse reprendre sa mission de plus belle.

Cette organisation, qui a été dirigée par les plus grands patriotes de la Tunisie a été détournée de ses objectifs et ses militants les plus sincères et les plus patriotes ne doivent plus permettre à personne de l’employer pour autre chose à part défendre les droits des travailleurs.

Nous sommes restés 11 mois, de décembre jusqu’à maintenant en hibernation au niveau économique, la pression de la rue a permis à la Tunisie d’arriver aux élections de la constituante sans encombres majeures, je considère que la révolution a atteint l’un de ses principaux objectifs et que le reste suivra, alors je dis halte aux manifestations. Certains se disent, tient, c’est bizarre, ceux qui appelaient aux sit-in et aux manifs il y a quelques semaines sont les mêmes qui appellent au calme maintenant et ils n’y comprennent rien, ils croient que c’est parce que Ennahdha a gagné que nous appelons au calme. Non, pas du tout, si nous appelons au calme c’est parce que nous considérons que maintenant un nouveau gouvernement va être mis en place et nous lui donnons une chance de réussir ce que le gouvernement de Sebssi a échoué à faire. C'est-à-dire rendre la justice et commencer à lutter véritablement contre la corruption et à mettre en place l’état de droit.

Arrêtons de nous diviser, arrêtons de croire que c’est une guerre entre islamistes et laïques, c’est une erreur, la même erreur a été commise avant les élections et certains persistent à la commettre jusqu’à maintenant ; mais quand est ce qu’ils comprendront qu’ils se trompent ?
Le film Persepolis qui a été diffusé une semaine avant les élections, à lui seul, il a poussé des dizaines de milliers d’indécis à voter pour Ennahdha et je peux vous dire qu’il a contribué à augmenter son score d’au moins 6 points. Quand est ce que vous comprendrez que votre stratégie est complètement fausse ? Elle est erronée car elle est motivée par la haine et pas par la logique et un raisonnement rationnel.

Je soutiens le CPR et je pense que nous avons raison de participer à ce gouvernement et à contribuer à la construction de notre pays, ceux qui veulent s’exclure par leur propre volonté de cette étape historique pour notre nation sont libres, mais à mon avis ils ont tort, complètement tort et s’ils ne revoient pas leur stratégie électorale avant les 12 prochains mois, je crains qu’ils ne soient complètement marginalisés et qu’ils ne se transforment en des partis réellement microscopiques.

C’est un conseil gratuit que je donne parce que je veux une démocratie avec des forces politiques équilibrées et une vraie alternance sur le pouvoir, plus jamais de parti unique, même pas celui auquel j’adhère. J’espère de tout cœur qu’ils écouteront mon conseil.

samedi 22 octobre 2011

UNIS TOI PEUPLE TUNISIEN ! ON ESSAIE DE T'ARNAQUER

Dans la gauche tunisienne, il y a tout un éventail : du gauchiste soft au gauchiste extrémiste.
Dans la droite tunisienne, il y a tout un éventail : de l'Islam sunnite mlékite tunisien soft et moderniste à l'Islam Chiite, salafiste et wahabiste extrémiste.
Dans les deux cas, les extrémistes ne sont qu'une minorité marginale qui n'a pas de poids réel sur la scène politique, ni dans la société tunisienne.
Malheureusement, actuellement, j'ai l'impression que le débat politique a été monopolisé par ces deux minorités qui veulent nous faire croire qu'en Tunisie, deux modèles de société s'affrontent.
Quelle bêtise ! et le plus affligeant, c'est qu'une partie de la population et particulièrement celle qui se dit être l'élite, y croit et s'est laissé totalement manipuler.
Ne croyez pas à ses bêtises, l'écrasante majorité des tunisiens ne veut aucunement changer de mode de vie, y compris la plupart des adhérants du mouvement Ennahdha, nous avons devant nous des enjeux plus importants et plus graves et nous devons être unis pour les affronter.
- Lutte contre les RCDistes
- Assainissement et réforme de l'administration et des outils de contrôle en commençant par l'administration fiscale et douanière.
- Assainissement et réforme de la justice pour des jugements équitables de tout les tortionnaires, tueurs et spoliateurs du peuple.
- Assainissement et réforme du ministère de l'intérieur et de tout l'appareil sécuritaire.
- Assainissement et réforme des médias et de la presse.
Le CPR est un parti qui a déjà choisi ses urgences et il ne veut pas se laisser entraîner dans cette stratégie de division du peuple tunisien qui ne peut servir que l'ancien régime et les contre-révolutionnaires.
J'appelle tout le monde à suivre l'exemple du CPR et à éliminer tous les préjugés qu'on leur a planté dans le cerveau durant des décennies.
Libères toi peuple tunisien, tes ennemis ne sont pas là ou on veut te le faire croire, ils sont ailleurs et ils cherchent à te diviser pour mieux t'abuser et t'arnaquer. Réveilles toi peuple tunisien et assez de divisions, unis toi.

dimanche 2 octobre 2011

Et si ZABA avait réussi à se maintenir jusqu'en 2014

Bien avant le 14 Janvier et dès la fin du mois de Décembre les revendications populaires n’étaient plus simplement de pourvoir le peuple en emplois et de lui donner plus de dignité, mais étaient devenus carrément révolutionnaires et le peuple appelait à juger la bande de voleurs et le sanguinaire qui leur servait de chef.عصابة السراق
Partout en Tunisie, la rue appelait à l’arrestation de Ben Ali et à son jugement, lui et sa famille se faisaient insulter ouvertement par le peuple et le portrait de ZABA était arraché et brûlé partout.
Nous étions sûrement des centaines de milliers à nous relayer sur tout le territoire, les uns sur le terrain, les autres derrières leurs écrans et parfois on s’activait à la fois sur le terrain et derrière nos écrans. Nous étions gonflés à bloc d’adrénaline et nous devions absolument faire circuler l’information et pousser tous les tunisiens à réagir par rapport à la violence et à la tuerie orchestrée par les autorités. 24/24, nous avons partagé des liens vers des serveurs proxy, nous avons téléchargé des vidéos sur nos téléphones pour pouvoir les montrer dans la rue à tous ceux qui n’avaient pas internet, nous avons bombardé jour et nuit toutes les pages populaires et qui rassemblent un grand nombre de Fans de publications appelant à l’arrestation de Ben Ali, Bref, nous avons tout fait pour provoquer et alimenter le soulèvement du peuple et pour nous, il n’était plus question que Ben Ali reste, c’était inenvisageable.
Bien sûr, comme tout le monde, nous ne savions pas que Ben Ali allait partir le 14 Janvier 2011, on était même très loin de nous en douter et personnellement je m’apprêtais à une résistance sur le long terme.
On était très conscients des risques qu’on prenait et on savait que si on se faisait attraper, le système nous réservait le pire des châtiments. Nous étions assez bien protégés derrière nos proxy, mais nous savions que si Ben Ali arrive à calmer le jeu et à se maintenir au pouvoir, les filcs, une fois l’ordre revenu, auraient eu le temps de remonter jusqu’à nous et de nous arrêter 1 à 1.
La nuit du 13 Janvier a été très importante et la démonstration de joie populaire qu’a voulu mettre en scène le RCD, ajoutée aux réactions de la plupart des partis politiques qui étaient prêts à se laisser embobiner par Ben Ali m’ont fait froid dans le dos et j’ai cru un instant que ZABA allait réussir à obtenir un sursis, ce qui nous aurait été fatal à tous.
J’ai passé la nuit du 13 Janvier toute entière à pousser les gens à ne pas croire aux paroles mensongères de ZABA, j’essayais de leur expliquer qu’il était impossible à Ben Ali d’organiser des réformes et d’enquêter sur sa propre famille et qu’il ne fallait pas oublier les quelques centaines de morts et de blessés. Quand les vidéos des voitures de location du RCD ont été diffusées et quand on s’est rendu compte que les manifestations de joie, n’étaient qu’une mise en scène ridicule du RCD, nous avons repris confiance et nous avons continué à partager les vidéos des martyrs qui continuaient à tomber pendant la nuit et nous avons appelé tout le monde à envahir les rues le fameux 14 Janvier.
A dix heures du matin nous étions tous en face du ministère de l’intérieur et nous ne savions pas encore que Ben Ali allait partir, la suite vous la connaissez, les flics ont dispersé la foule à coups de matraques et de gaz lacrymogènes et l’état d’urgence a été annoncé avec le couvre feu à 17h.
Toutes les propriétés immobilières ou presque des trabelsi et compagnie ont été saccagées et les émeutes se sont aggravées. L’après midi même, on apprend le départ de ZABA et ce fut un véritable soulagement. Personnellement, je n’ai réellement soufflé que le Samedi matin, quand l’application de l’article 57 a été annoncée, là, j’avais compris que nous avions gagné.
Bientôt, nous allons voter pour une assemblée constituante et croyez le ou pas, jusqu’à maintenant, je n’ai pas encore fêté la révolution comme il se doit, parce que je considère que nous n’avons pas encore gagné.
Nous aurons gagné, quand nous élirons des femmes et des hommes qui nous représentent réellement et qui travaillent pour le bien de la Tunisie avec toutes leurs forces. Nous aurons gagné quand nous aurons réalisé la justice transitionnelle, démantelé les circuits de la corruption et de la contre bande et mis sur pied un véritable état de droit.
Le vote du 23 Octobre scellera le sort de la révolution tunisienne, en supposant que les élections se déroulent correctement et ne fassent pas l’objet de tricherie.
Pour ma part, je ne voterai pour aucun des hommes politiques qui m’avaient condamné à mort le 13 Janvier après le discours de Ben Ali. Comme à leur habitude et espérant accéder à un poste dans un gouvernement fantomatique, ces hommes politiques, non seulement en acceptant le discours de Ben Ali du 13 Janvier, avaient sacrifié tous les révolutionnaires actifs, mais et c’est encore plus grave, avaient également sacrifié les centaines de morts et de blessés victimes de la répression aveugle.
- Ahmed Néjib Echabbi

- Kamel Morjene

- Ahmed Brahim

- Mustapha Ben Jaafer (Qui a quand même émis des réserves)

- Bochra bel Hadj Hamida

- Abdelwaheb El Héni

- Etc. Complétez la liste si vous en connaissez encore.
Tous ceux que je viens de lister (Il y en a sûrement d’autres) ne devraient plus faire de la politique, car le 13 Janvier, ils ont prouvé qu’ils étaient prêts à négocier et à sacrifier des vies humaines pour des ambitions politiques étroites. Aucun d’entre eux n’a osé protester avant le 14 janvier, nous n’avons enregistré aucune démission d’un ministre ou d’un député, bref ils étaient tous jusqu’au bout avec Ben Ali.
J’exhorte tous les tunisiens à faire comme moi et de ne pas donner leurs voix pour ceux qui étaient prêts à nous vendre et à nous trahir le 13 janvier. Ils disent tous qu’ils n’avaient pas prévu le départ de Ben Ali et qu’ils ont été pris de court. Il faut leur répondre que nous non plus nous n’avions pas prévu le départ de Ben Ali le 14 Janvier, mais nous l’avons tout simplement décidé dans nos têtes et nous savions qu’en tenant bon, tôt ou tard, nous réussirons à le mettre dehors.

Chers hommes politiques qui avez été fidèles à Ben Ali jusqu’à la dernière minute, vous avez trahi votre peuple et vous n’êtes pas dignes de le représenter dans l’assemblée constituante, nous, les actifs de facebook, nous nous engageons à tout faire pour vous empêcher d’arriver au pouvoir et nous vous montrerons que nous ne vous pardonnons pas d'avoir laissé passer la chance que nous vous avons donné en vous offrant cette révolution, malheureusement vous n’avez pas saisi cette chance et vous nous avez trahi.
Je dis à Borhen Bsaiess et à tous ses semblables du sommet de la pyramide jusqu’à sa base que nous n’oublions pas qu’ils étaient prêts à vendre nos vies pour les beaux yeux de ZABA et pour un poste hypothétique et souillé dans le gouvernement.
Nous avons fait confiance à ces hommes politiques et nous leur avons confié notre sort même après leur déclarations du 13 Janvier, mais malheureusement depuis cette date et jusqu’à maintenant ils n’ont pas cessé de nous démontrer qu’ils étaient totalement indignes de notre confiance. Nous ne les avons vu dans aucune des manifestations importantes et à aucun moment ils ne se sont mis du côté du peuple, certains d’entre eux ont même rejoint ouvertement le camp de la contre révolution.
Nous, les actifs de Facebook qui avons fait la révolution et tous nos frères et sœurs qui ont risqué leurs vies et leurs familles pour cette cause, nous avons fait le serment d’être toujours du côté de la vérité et de la transparence.
Je promets à tous ces hommes politiques véreux qui ont accepté de nous vendre à ZABA en l’applaudissant le 13 Janvier et même après, qu’ils n’auront que des miettes dans la constituante et même si nous sommes dépourvus de leadership, nous avons une arme que vous n’arriverez jamais à comprendre, nous sommes unis autour de la vérité. Vous avez essayé de toutes vos forces de polluer Facebook, de diviser les pages et de les décrédibiliser en disant qu’elles ont été achetées par des partis politiques, etc. Même si c’est vrai en partie, mais les principaux activistes sont toujours mobilisés comme au premier jour et dans les 20 Jours qui arrivent, nous allons travailler 24/24 pour vous empêcher d’accéder au pouvoir, nous sommes tous d’accord sur ce point sans aucun doute possible. Nous vous prouverons qu’en finalité c’est nous qui décidons et que vous êtes punis, vous avez définitivement perdu notre confiance.
Il reste 20 Jours Messieurs pour les élections et le rouleau compresseur va se mettre en marche pour que personne ne vote pour vous. Rendez-vous dans 21 Jours.

vendredi 30 septembre 2011

Tunisie : Les loups encerclent la bergerie

Peut-on être naïf au point de croire qu’un homme d’affaire investisse des centaines de milliers de dinars dans un parti politique gratuitement, parce qu’il partage son idéologie ?

Certains partis politiques tunisiens, qui, il y a à peine quelques mois étaient totalement démunis de moyens sont en train de montrer des moyens financiers dignes des plus puissantes des multinationales, mais d’où peut bien provenir tout cet argent ?

Ne sentez vous pas l’odeur nauséabonde de la corruption envahir l’air ambiant ? L’argent coule à flot, c’est très bien, c’est même génial, mais quelle en sera la contre partie ?

Je fais partie de ceux qui croient que nul chat ne chasse pour faire la charité (Proverbe tunisien : مثماش قطوس يصطاد الربي) et je crois franchement que tous les partis politiques qui ont accepté la générosité soudaine des hommes d’affaires et autres parties qui les ont littéralement noyés dans du liquide devront tôt ou tard renvoyer l’ascenseur et croyez moi, d’une façon ou d’une autre, ça sera le peuple qui remboursera. Ceci s’appelle tout simplement de la corruption.

J’en veux franchement et je me méfie énormément des partis politiques qui se sont si soudainement enrichis, j’ai plus que jamais l’impression que les loups encerclent la bergerie et qu’ils sont sur le point de donner l’assaut final.

L’une des raisons principales de la révolte du peuple tunisien a été le refus de la corruption et des abus de pouvoirs de toute sorte. Après avoir donné le sang de plus de 300 martyrs et d’un nombre inconnu de blessés à cette révolution pour éradiquer la corruption de notre pays, allez-vous voter pour des corrompus ?

Le peuple tunisien est-il tout entier corrompu ? Sûrement pas, et je suis sûr qu’il sanctionnera très sévèrement les partis politiques qui essaient de l’acheter et d’influencer son vote par la Pub et le pouvoir de l’argent.

Je vais être très clair et je ne vais pas y aller par 4 chemins.

En premier lieu, j’accuse le PDP et en tant que citoyen tunisien, j’exige qu’il publie ses comptes et les sources de son financement. Dans le cas contraire, je considérerai que ce parti est définitivement corrompu et je demande à l’état de procéder au contrôle immédiat de ses comptes.

Je n’accuse pas Ettakatol, parce qu’il a pris l’initiative de publier ses comptes et le montant déclaré n’est pas exagéré, en effet 1 Million de dinars pour un parti populaire, ça reste raisonnable, par contre pour le PDP, on parle de plusieurs millions de dinars ou plutôt de dizaines de millions de dinars vu que c’est le premier à avoir commencé sa campagne d’affichage, c'est-à-dire avant le 24 Juillet, si je ne me trompe pas au milieu du mois de Mai.

Par contre, si Ettakattol a publié ses comptes, je ne me rappelle pas avoir vu, au moins ses principales sources, même sans nommer les donateurs, c'est-à-dire, tel % des adhérents, tel autre % provient des personnes morales, etc.

Quant à l’UPL, son patron dit qu’il se finance lui-même et affirme qu’il est prêt à le prouver, bon qu’il le fasse, mais même si c’est vrai, je ne voterai pas pour lui, parce qu’il ne peut pas mettre autant d’argent dans ce projet sans avoir une idée derrière la tête et je suis prêt à parier à mes risques et périls que cette idée n’est pas très glorieuse et est principalement destinée à lui remplir encore plus les poches.

Celui qui finance, c’est celui qui gouverne réellement, le parti politique devient un instrument destiné à faire passer les lois qui servent les intérêts des bailleurs de fonds. Un parti politique qui n’a pas de base militante significative et qui est en même temps bourré de fric, ne peut qu’être corrompu et comme je l’ai déjà dit مثماش قطوس يصطاد الربي).

Moi, je voterai CPR, même si je n’y suis pas inscrit comme adhérent, je préfère garder la liberté que m’octroie mon indépendance, en effet, si un autre parti arrive à me convaincre, il est possible que je vote autrement dans d’autres occasions électorales. De toutes les façons, il nous faudra beaucoup de temps avant que le paysage politique ne se clarifie. Beaucoup de faux partis vont disparaître et il n’en restera que ceux qui ont la confiance du peuple et qui disposent d’une base militante minimale. Je préfère attendre de sortir de la brume avant de faire un choix définitif.

Mon vote CPR n’est donc pas un vote partisan, c’est un vote bien réfléchi et parfaitement logique. Je ne suis pas admiratif devant Marzouki, Abbou ou qui que ce soit, même si je respecte leurs parcours et leur détermination, mais je vois en ce parti une porte de sortie qui peut nous extirper du marasme et du doute actuels.

Mon vœu le plus cher est que nous, tunisiens, arrivions à instaurer une vraie démocratie dans notre pays et à mettre en place un vrai état de droit où le respect des lois s’impose à tous et où la tolérance et le respect d’autrui sont sacrés.

Je suis convaincu que je ne peux pas confier cette tâche à des personnes que je soupçonne de corruption, l’enjeu est trop grand pour que je prenne un tel risque.

Il y a sûrement d’autres partis honnêtes et des indépendants qui militent par pur patriotisme et en toute sincérité, mais vu les milliers de listes en compétition, je préfère opter pour une équipe que je connais et qui se rapproche le plus de mes idéaux.

Qui peut nier le militantisme, l’honnêteté et le patriotisme des dirigeants du CPR ?

Qui peut douter du respect strict et sans concessions des libertés individuelles et des droits de l’homme par un homme comme Marzouki ?

Qui peut douter de l’indépendance du CPR par rapport à n’importe quel homme d’affaire ou partie étrangère ?

Moi, j’ai fait mon choix, je trouve que c’est un choix logique et sensé qui nous permettra d’effectuer une transition démocratique véritable, de juger les coupables de l’ancien régime équitablement, de réaliser la réconciliation nationale pour par la suite tourner la page et avancer vers un avenir meilleur. Tout ce que je vous demande c’est de ne pas faire confiance aux partis bourrés d’argent, un parti qui se comporte comme une multinationale et qui en a les moyens, ne peut en aucun cas être PROPRE.

Réfléchissez en votre âme et confiance et rappelez vous, si vous optez pour des corrompus, alors vous acceptez que la corruption perdure en Tunisie et vous nous condamnez tous à vivre en dictature, car il n’y a qu’en dictature que la corruption puisse se propager et s’épanouir pleinement, l’une ne va pas sans l’autre et vice versa.

mardi 13 septembre 2011

Pour qui voter le 23 Octobre en Tunisie ?

Je sais, le titre de cet article est assez prétentieux, je ne prétends pas trouver une réponse à cette question et il est loin de moi de vouloir vous influencer, je veux juste faire une réflexion qui justifie mon propre choix.
La phase finale de la révolte du peuple tunisien a commencé le 17 Décembre, ce qui n’était au départ qu’un incident, s’est immédiatement transformé en un mouvement populaire qui s’est propagé par la suite aux villes voisines jusqu’à gagner tout le pays.
Les médias ont pendant les premiers jours essayé d’occulter complètement les évènements, mais les réseaux sociaux se sont chargés de propager l’information et une grande partie du peuple a pu suivre les évènements en temps réel.

Je ne me rappelle pas exactement qui ont été les hommes politiques à réagir en premier après le 17 Décembre, ce dont je suis sûr, c’est qu’il y en avait deux qui ont fait des vidéos de protestation durant cette période, soit Moncef Marzouki et Tarek Makki.

La nuit qui m’intéresse, c’est celle du 13 Janvier après le dernier discours de ZABA. Cette nuit là, un paquet d’hommes politiques et de personnalités publiques ont réagi à ce discours et malheureusement, la plupart d’entre eux, notamment Ahmed Néjib Echabbi et Ahmed Brahim, étaient sur le point de reprendre leurs sièges à l’assemblée nationale et de reprendre le travail avec Ben Ali comme si rien ne s’était passé. Nos hommes politiques et opposants acharnés à ZABA étaient prêts sans aucun scrupule à négocier avec un homme qui non seulement a avili et vidé de toute substance tout un peuple pendant 23 ans, mais aussi a tué à balles réelles et de sang froid plus de 300 personnes et n’hésite pas à pratiquer la torture la plus atroce sur les citoyens.

Quelques uns parmi les hommes qui prétendent avoir l’ambition de diriger la Tunisie nouvelle, ont oublié que la nuit du 13 Janvier ils ont déclaré au peuple tunisien qu’ils étaient prêts à pardonner à ZABA et acceptaient sans problèmes de le laisser entreprendre des réformes et punir sa propre famille, hypocrisie ou naïveté ?

Pour moi, les hommes politiques qui la nuit du 13 Janvier ont applaudi le discours de Ben Ali ne peuvent pas être pris au sérieux et ne doivent en aucun cas assumer des responsabilités en Tunisie après le 14 Janvier.

Si Ben Ali n’était pas parti ce fameux 14 Janvier, Néjib Echabbi et Ahmed Brahim auraient repris leur place à l’assemblée nationale, Kamel Morjène serait encore ministre et Mohamed Ghannouchi premier ministre. Les trabelsi n’auraient pas été inquiétés et El Materi encore moins.

Durant la période allant du 17 Décembre au 14 Janvier, on a tous été indignés et nous le sommes toujours par les images et vidéos qui ont circulé sur Internet et qu’a montrées Al Jazeera, les crânes fendus en deux, les cervelles éparpillées sur le sol et tous les visages ensanglantés dans les rues étaient choquantes et pour tout être humain normalement constitué, la personne qui s’est rendue coupable de telles atrocités doit absolument être punie.

La majorité des tunisiens à cette époque était d’accord pour que Ben Ali parte ou mieux encore, pour qu’il soit jugé et le DEGAGE massif du 14 Janvier en est la preuve. J’ai essayé d’analyser l’attitude de Chebbi et Ahmed Brahim et je me suis dit après tout ils ont peut être raison, pour changer le pays et faire des réformes, il faut d’abord accéder au pouvoir et en tant que fins politiciens, ces deux hommes attendent tout simplement leur heure et savent qu’en faisant de l’opposition franche et frontale à ZABA, ils se feront expulser de la vie politique et ne seront qu’encore plus éloignés de leur objectif ultime, qui est le pouvoir. Autrement dit, qu’ils avaient raison de négocier avec ZABA et de rester à l’assemblée nationale.

J’ai essayé de me convaincre que ce raisonnement était le bon, mais sans succès, en effet les images affreuses des corps mutilés et des visages ensanglantés des martyrs de la révolution surgissent devant mes yeux et je ne peux pas oublier que Ben Ali est un assassin, meurtrier et tortionnaire et immédiatement l’envie de le voir en prison pour le restant de ses jours m’envahit.

Comme, le fait d’accepter et d’applaudir le discours de ZABA du 13 Janvier ne peut pas être expliqué ni politiquement, ni humainement, alors il ne me reste plus que les conclusions suivantes à tirer.
Ahmed Néjib Echabbi, comme Ahmed Brahim sont capables par pure ambition de continuer à collaborer avec un assassin et un meurtrier. Oui, leurs déclarations du 13 Janvier au soir nous prouvent qu’ils auraient accepté qu’un meurtrier reste à la tête du pays en toute impunité, ce qui est à mon avis inacceptable.

Je ne voterai pour aucun homme, ni parti politique qui a accepté et applaudi le discours de Ben Ali du 13 Janvier.
Les véritables révolutionnaires ont décidé que Ben Ali devait dégager bien avant le 14 Janvier, les autres sont des imposteurs qui ne font que se laisser emporter par les courants d’air chauds du moment pour essayer d’accéder au sommet sans efforts et sans risques.


 

vendredi 9 septembre 2011

La dictature féministe ou la psychose des islamistes ?


Obliger un parti politique, souvent contre ses intérêts et surtout contre sa volonté à présenter des listes qui respectent la parité hommes-femmes, n'est-ce pas une dictature en soi ?
Obliger une liste indépendante, souvent contre ses intérêts et surtout contre sa volonté à respecter la parité hommes-femmes, n'est-ce pas une dictature en soi ?
Il se pourrait que les intérêts d'un parti politique ou d'une liste indépendante dans une circonscription électorale donnée, nécessite pour gagner qu'il n'y ait que des femmes candidates et aucun homme, dans ce cas devons nous obliger cette liste à intégrer des hommes, juste pour respecter une stupide règle qui défie toute logique.
Franchement, je pense que le fait d'avoir accepté que la règle de la parité hommes-femmes soit appliquée pour les élections de la constituante en Tunisie est un exemple parfait de l'endoctrinement aveugle dont a été victime le peuple tunisien.
Je suis sûr que la majorité de la société tunisienne pense comme moi, mais personne n'ose évoquer ce sujet, par peur de passer pour un attardé mental totalement dépassé.
Si nous exigeons que les listes électorales soient composées d'autant d'hommes que de femmes, alors pourquoi n'exigeons nous pas qu'elles soient composées d'autant de riches que de pauvres, ou d'autant de bruns que de blonds?
Franchement, je trouve cette règle, je parle de la parité hommes-femmes totalement débile et surtout entièrement anti-démocratique. Le gouvernement et ses donneurs d'ordre ont mis en place le plus compliqué des modes de scrutin (Les plus grands restes), la plus débile des exigences pour les listes électorales (La parité); tout ceci pour empêcher Ennahdha et plus généralement le mouvement islamique de dominer la constituante.
Je ne vais pas trop disserter et je pense que mes mots sont très faciles à comprendre. De deux choses l'une, ou la société tunisienne accepte qu'Ennahdha soit un acteur majeur de la vie politique en Tunisie qui représente une assez large frange de la population, ou cette même société tunisienne refuse à Ennahdha toute activité politique et de ce fait reconnaît que la démocratie n'est pas possible en Tunisie.
Cette frange de la population, au pouvoir actuellement, qui estime que nous devons choisir entre Ennahdha et la démocratie ne me représente pas et surtout, personnellement, je pense qu'elle a tort. Je suis convaincu qu'on peut caser Ennahdha dans un paysage politique démocratique et je pense qu'ils s'y sont préparés activement.
La question primordiale qui se pose actuellement est la suivante : Etes-vous disposés à perdre votre citoyenneté récemment et très chèrement acquise pour empêcher Ennahdha de gagner les élections ?
Je ne veux pas me résoudre à croire que le choix qui s'offre à moi est limité à deux options : Ennahdha d'un côté et la dictature de l'autre. J'ai envie de croire qu'à part ces deux alternatives, il m'en reste une troisième, qui est la démocratie ou un pays peut avoir une identité arabo-musulmane tout en respectant les libertés individuelles des tous les citoyens indépendamment de leurs religions et de leurs croyances.
Ceux qui ont détenu le pouvoir pendant plus d'un demi siècle, veulent nous convaincre que nous n'avons pas le choix et que nous sommes obligés d'accepter la dictature pour échapper aux islamistes sanguinaires et obscurantistes. Pour mieux nous en persuader ils agissent sur deux fronts différents :
- Le premier front consiste à commanditer des actes criminels destinés à être attribués aux islamistes
- Le deuxième front consiste à diaboliser Ennahdha auprès de l'opinion publique par le biais des médias classiques et électroniques.
Ils essaient de nous convaincre que nous sommes dans l'obligation de maintenir le statuquo, c'est à dire un régime à la ZABA, mais moins pourri quand même, pour échapper aux intégristes islamistes.
Moi, je pense que nous avons une troisième alternative, qui consiste en une société capable d'intégrer et de respecter tous les courants de pensées et toutes les ethnies sans perdre de sa souveraineté et rien sacrifier de son identité, cette alternative, c'est la démocratie.
En tant que tunisiens, nous savons tous que le courant religieux est assez populaire en Tunisie et si nous croyons réellement à cette démocratie, alors nous devons définitivement accepter que des partis politiques, tels qu'Ennahdha fassent partie de notre vie politique et nous devons même envisager qu'ils exercent le pouvoir. A nous de mettre en place une constitution qui garantisse les droits de l'opposition et qui assure une alternance pacifique sur le pouvoir.

lundi 5 septembre 2011

Référendum ou un moyen de prolonger l'illégitimité et l'impunité ?

Hier Mohsen Marzouki sur Hannibal a dit que 6 mois étaient largement suffisants pour rédiger une constitution. Oui, c'est vrai si on se contente de recopier la constitution d'un autre pays, mais nous voulons créer nos propres règles du jeu et nous avons l'ambition d'accéder à un système réellement démocratique, pour cela 6 mois c'est très peu. Chaque article de la constitution doit être imaginé puis discuté et débattu dans et en dehors de la constituante avant d'être définitif. Certains prennent la rédaction de la constituante pour une simple formalité et ça m'étonne que ça vienne d'hommes sensés être compétents et intelligents. La constituante va rédiger un texte qui régira la vie des tunisiens pour des dizaines d'années, les possibilités et variantes sont nombreuses et il faudra beaucoup de temps pour trouver la formule qui satisfasse la majorité absolue des tunisiens avec leurs différences et leurs courants de pensées.

Maintenant, je voudrais en venir à "L'initiative d'Hannibal" qui appelle au référendum en même temps que la constituante. Quand j'ai vu ce spot à la télé hier j'ai été choqué. Est-ce que le fait de posséder une chaîne de télé, donne le droit à son propriétaire de passer tous les messages qu'il veut ? Une chaîne de télé qui est sensée faire du journalisme impartial et objectif a-t-elle le droit de passer de tels spots ? Non, je ne le pense pas, Hannibal n'a pas le droit de passer de tels messages et d'essayer d'influencer l'opinion publique, et d'ailleurs elle devrait être sévèrement sanctionnée pour ça. Jusqu'où va dériver cette chaîne ? Ce Arbi Nassra devient sérieusement nocif pour le peuple tunisien et se permet des libertés qui vont à l'encontre du principe même du journalisme et de la démocratie. La prochaine fois ils nous passeront des spots pour nous inciter à voter "Ba3eth El 9anet". Rabbi yehdi et dans la Tunisie d'après le 14 janvier, on voit décidément des choses qu'on ne risque pas de voir ailleurs et comme d'habitude BCE fait la sourde oreille et s'efforce de préserver le prestige de l'état qui malheureusement est en train de se transformer en un gigantesque capharnaüm ou tous les moyens sont bons pour tromper et influencer le peuple tunisien.

Si El Béji, vous avez raté le coche, vous auriez pu rentrer dans l'histoire par la grande porte et être totalement blanchi des atrocités passées que vous avez pu commettre, malheureusement vous n'avez pas saisi l'occasion que le peuple vous a donné et vous rejoindrez ZABA et sa famille dans la poubelle de l'histoire. Tant pis pour vous, vous avez oublié que la Tunisie et son peuple vous survivront, vous avez sali Bourguiba, votre famille et déçu toute la Tunisie et vous nous avez démontré que les Bourguibistes destouriens ne pourront jamais être démocrates ni participer à la création d'un état de droit et pour ceci, le peuple tunisien a bien l'intention de se passer de vos services.

dimanche 4 septembre 2011

Après le coup d'état du 14 janvier, quels sont les plans des "Décideurs" ?

Que s’est-il passé le 14 Janvier ?

Pour moi, le départ de Ben Ali a été envisagé et planifié par les américains et français bien avant le 14 janvier et des remplaçants éventuels ont été désignés.

Les télégrammes dévoilés par Wikileaks démontrent bien que les américains ne pouvaient plus travailler avec Ben Ali et qu’ils méprisaient les trabelsis profondément. Kamel Ltaïef est très proche des américains et a toujours bénéficié de leur protection.

Côté français, le rejet de ben Ali n’était pas à l’ordre du jour et ils pensaient qu’il allait continuer à diriger la Tunisie, au moins jusqu’en 2019, mais les hautes sphères du pouvoir en France étaient harcelées par les opposants tunisiens en Europe et les scandales successifs impliquant les Ben Ali / Trabelsi commençaient à être fort gênants.

En réalité, Ben Ali et sa famille n’étaient pas acceptés par la haute bourgeoisie de la Tunisie. Bien que la plupart des grands hommes d’affaires ait profité des largesses du régime et bien contribué à la généralisation de la corruption dans le pays, ils en étaient dégoutés en leur fort intérieur et la féroce cupidité des trabelsi les effrayait par rapport à leur avenir et sécurité économique.

La bourgeoisie tunisienne et la sphère des grands hommes d’affaires s’est divisée en trois parties.

1- Les hommes d’affaires intouchables par leurs influence économique internationale et totalement éloignés de la politique qui n’ont jamais voulu se rapprocher des Ben Ali et compagnie (exmple : le groupe Elloumi, Poulina, etc) et les petits entrepreneurs qui travaillaient honnêtement et qui se contentaient de payer le 2626 sans essayer de faire partie ni d’une association ni d’une cellule du RCD.

2- Les hommes d’affaires ayant ouvertement choisis de s’allier par les liens du sang à la famille « régnante » qu’ils ont jugée éternelle et définitivement faisant partie de la haute bourgeoisie et du milieu des affaires en Tunisie (Jilani, chiboub, Mabrouk, …)

3- Les hommes d’affaires opportunistes qui sans être proches des Ben Ali / Trabelsi ont quand même profité du système à travers leurs sbires et étaient prêts à aller encore plus loin dans la corruption et les magouilles.

En fait dans tous les milieux et partout en Tunisie, Ben Ali n’était pas respecté, mais craint. Il ne disposait en effet que du soutien de quelques milliers de RCDistes faibles d’esprit et très manipulables comme la fameuse avocate de « Allahou Ahad Allahou Ahad, Ben Ali ma kifou 7ad » Que dieu lui vienne en aide.

Pour synthétiser, la Tunisie est arrivée à une situation très propice à la révolution qui a commencé depuis 2008 avec les évènements du bassin minier. Ben Ali avait perdu le respect du peuple, le soutien d’une grande partie des hommes d’affaires et de la bourgeoisie, le soutien des américains et la confiance des français.

Je me rappelle avant le 14 Janvier sur Facebook, un présumé membre des forces armées avait posté un texte ou il disait : « Le peuple doit envahir les rues partout en Tunisie, pour que les militaires puissent mettre Ben Ali dehors ». Nous savons tous que Rachid Ammar est très proche des américains et nous savons aussi que les américains n’avaient plus envie de travailler avec Ben Ali, c’est pour ça que je pense qu’un coup d’état militaire était en préparation.

Le hic, c’est que le coup d’état n’était pas prévu pour le 14 Janvier et le départ de Ben Ali a été totalement non planifié. Je ne sais pas qui a pris l’initiative d’appeler Mohamed Ghannouchi, abdallah Kallel et Foued Mbaza3 afin qu'ils annoncent la vacance du pouvoir et l’application de l’article 56 de la constitution, mais il est certain que la sécurité présidentielle et Ali Seryati n’étaient pas derrière la tentative de coup d’état sinon ils auraient interdit l’accès à Ghannouchi et compagnie et les auraient peut être même arrêtés, au contraire, ils les ont laissé accéder au palais de Carthage et bénéficier d’une transmission télévisuelle.

Ben Ali s’est donc envolé vers l’Arabie Saoudite avec sa femme, dès que l’avion a quitté l’espace aérien tunisien, la décision a été prise pour qu’il ne revienne plus en Tunisie et a été transmise à Ghannouchi, au gouvernement tunisien et à l’Arabie Saoudite. Mais qui a pris cette décision ? Qui a décidé que Ben Ali ne reviendrait plus en Tunisie ? Pour ma part, je pense qu’en premier lieu, ce sont les américains après concertation avec l’armée et la France. Rachid Ammar s’est ensuite chargé d’exécuter les ordres et de ne plus permettre à Ben Ali de revenir en Tunisie.

La nuit du 13 janvier, alors que Ben Ali venait de finir son discours promettant monts et merveilles aux tunisiens, les snipers sévissaient toujours et les vidéos des victimes pleuvaient sur le net.
Je pense sincèrement que les snipers et pour bien les distinguer, il ne s’agit pas des simples policiers qui ont tiré depuis leurs voitures ou à pieds, mais bien des snipers qui sont même arrivés à toucher des cibles, alors qu’elles étaient chez elles, derrière les fenêtres. La mission des snipers n’était pas de mater les manifestants, au contraire, ils faisaient tout pour raviver les foules et accroitre leur rage afin de fragiliser encore plus Ben Ali. Les snipers faisaient partie du plan du coup d’état et je dirais qu’ils faisaient partie de l’armée et pas de la police.

Autre chose, le 14 Janvier et comme par hasard, le même jour, toutes les maisons et résidences des trabelsi et Ben Ali ont été prises d’assaut sans que l’armée n’intervienne, est-ce un hasard ?

Il est donc évident qu’un coup d’état imprévu a eu lieu le 14 janvier et que la garde présidentielle, en appelant Ghannouchi à se présenter au palais de Carthage pour annoncer l’application de l’article 56 a probablement évité que le pays ne tombe aux mains des militaires.

Le plan des américains était simple, provoquer la chute de Ben Ali en attisant la révolte et en créant le chaos, faire prendre le pouvoir par les militaires momentanément et finalement organiser des élections « démocratiques et transparentes » pour rendre le pouvoir aux civils, soit les hommes de Ltaïef et les Ex-Rcdistes ou destouriens, peu importe comment ils s’appellent. Après le 14 Janvier, il s’agissait d’organiser des présidentielles et je pense que la compétition aurait été entre Kamel Morjene et Ahmed Nejib Chebbi.

Les Américains et Kamel Ltaïef, croyaient qu’il suffisait de dégager Ben Ali et de mettre en prison les trabelsi et leurs alliés les plus proches (Ennemis mortels de Ltaïef) pour que le peuple se calme et pour que la vie reprenne comme si rien ne s’était passé, mais ils ont eu droit à une surprise de taille, le peuple a refusé tout ce qui lui a été proposé, a appelé à une constituante et surtout ne voulait plus du RCD, bref, le plan envisagé est tombé à l’eau.

Alors que le peuple manifestait contre le RCD, Ghannouchi, ses gouverneurs et les caciques de l’ancien régime, les bourgeois qui se sont alliés à ZABA par les liens du sang ont réagi et ont introduit rapidement avec l’aide du gouvernement français leurs pions dans notre gouvernement, il s’agit bien sûr des Haouas, Yessine Brahim et compagnie, les Mabrouks, avec leurs familles par alliance, Chiboub, Jilani, etc ont voulu s’assurer l’impunité et avec leurs alliés en France ont tout fait pour l’obtenir. Hakim El Karoui est en effet à la fois très proche de la droite française de Sarkozy et de Marouène Mabrouk et a très bien manœuvré pour faire d’une pierre deux coups : D’une part offrir au gouvernement français des portefeuilles ministériels et pas des moindres pour avoir « un œil » sur la prise de décision en Tunisie et d’autre part protéger Marouène Mabrouk, c’était bien joué, je l’admets.

Après la chute du deuxième gouvernement de Ghannouchi, il a fallu trouver autre chose pour faire croire au peuple que ses revendications ont été prises en compte. « Les décideurs » ont alors sorti Béji Caïed Sebssi de leur chapeau magique. Au début, ce dernier avait fait fort bonne impression et il nous a tous donné l’illusion qu’il était bien déterminé à rompre avec le passé et à réellement nous diriger vers une Tunisie nouvelle. Le sit-in d’Al Kasba 2 a été levé et on a tous été satisfaits par la décision prise d’organiser des élections pour une constituante.

Malheureusement, les jours sont passés, puis les mois et rien n’a été fait. Le gouvernement n’a pris que de mauvaises décisions et a démontré clairement que pour lui Ben Ali est parti, les trabelsis sont en prison et point barre. La vie doit reprendre son cours avec les mêmes acteurs que précédemment.

Il apparaît clairement, que le plan du gouvernement est de dissoudre petit à petit la colère du peuple ainsi que les preuves contre les anciens responsables corrompus tout en s’assurant que les élections du 23 Octobre redonneront une place importante aux anciens du RCD.

Pour ceci le gouvernement s’appuie sur quatre atouts principaux :

1- La loi électorale de la constituante : Cette loi électorale est le principal atout du gouvernement, en effet, elle permet de garantir aux « décideurs » deux conditions nécessaires pour la remise sur pieds du RCD : La première est de favoriser les partis politiques par rapport aux indépendants puisqu’ils ont prévu que le RCD allait donner naissance à des dizaines de partis politiques et la deuxième est de favoriser les petits partis politiques par la règle des plus grands restes, puisque les nouveaux partis du RCD vont être très petits.

2- L’argument sécuritaire : Le gouvernement crée intentionnellement une situation sécuritaire très fragile et l’utilise pour discréditer la révolution et salir les révolutionnaires, en effet, il essaie de faire croire que les révolutionnaires sèment le chaos et ne sont que des hors la loi anarchistes et incultes.

3- L’argument économique : Le gouvernement veut nous faire croire que le pays est ruiné et que la situation économique est catastrophique et qu’on risque de ne plus avoir de quoi nous acheter à manger. Pour accroitre ce sentiment il laisse les prix s’envoler et n’exerce aucun contrôle pour les maîtriser tout en criant partout à la crise.

4- Les Médias : Le contrôle des médias officiels et la discréditation des médias alternatifs : le gouvernement tient tous les médias et 8 mois après la révolution nous avons toujours les mêmes chaines télé et radios qu’avant le 14 Janvier. Où sont les nouvelles chaines présumées aux quelles le gouvernement a attribué des licences ?
Sur Facebook, des milliers de faux profils se sont créés dans le seul but de diffuser des rumeurs et de contrer les révolutionnaires en les traitant d’islamistes et d'attardés, ils sont très bien organisés et présents sur toutes les pages et tous les groupes.

Le plan du gouvernement et des « décideurs » est bien ficelé et permettra, si on ne fait pas attention de mettre à nouveau le pouvoir entre les mains des RCDistes. Nous sommes bien partis pour arriver à des résultats aux élections du type :

Nahdha : 16 %

PDP : 13 %

Ettakattol : 11%

CPR : 9%

POCT : 7%

Ettajdid : 5%

Autres (RCDistes): 39%

Quand on sait que le PDP et Ettajdid sont toujours prêts à négocier pourvu qu’ils obtiennent une place au pouvoir, alors il est clair que le RCD pourra contrôler la plupart des voix de l’assemblée constituante et permettra à tous ceux qui ont contribué à piller le pays et à le corrompre d’échapper à la justice.

Si le plan du gouvernement et des « Décideurs » réussit, alors nous en avons encore pour 20 ans en période de transition démocratique et la dictature perdurera encore.

Les hommes d’affaires, débarrassés des trabelsi et ZABA, veulent bien que les RCDistes et « Destouriens », légèrement nettoyés et relookés reprennent la Tunisie en main, comme ils ont dans leur majorité profité de l’ancien régime, alors ils ne veulent pas vraiment que des enquêtes sérieuses soient ouvertes, c’est pour ça qu’ils soutiennent presque tous des partis comme Al Watan, l’initiative, etc.

Il apparaît donc clairement, que tout a été fait et planifié pour permettre au RCDistes de reprendre le pouvoir, que peut faire le peuple pour contrecarrer le plan du gouvernement et des « Décideurs » ?

Notre marge de manœuvre est très réduite et se limite à deux axes :

1- La vigilance, les manifestations pacifiques et les sit-in pour faire pression sur le gouvernement et lui faire comprendre que nous sommes déterminés sur le long terme.

2- Voter massivement le 23 Octobre pour l’un des partis suivants : CPR, POCT et en deuxième lieu pour Ettakattol, les 3 seuls partis qui me paraissent assez indépendants et sincères.

En conclusion, le peuple tunisien se trouve actuellement confronté aux forces suivantes :

- Américains, français, algériens, etc qui préfèrent une dictature molle en Tunisie qui garantisse la non accession au pouvoir des islamistes et qui préserve leurs intérêts stratégiques et économiques dans la région.

- Les grands hommes d’affaires et la haute bourgeoisie tunisienne, y compris des cadres supérieurs de l’état qui veulent échapper à la justice et garantir leur impunité et celle de leurs amis et proches.

- La majorité absolue des partis politiques qui veulent accéder au pouvoir et se mettre au service des deux forces citées ci-haut. En effet, les partis politiques actuellement en Tunisie sont soit des dérivés du RCD, soit formés et/ou financés par les hommes d’affaires et autres forces étrangères pour défendre leurs intérêts.

Nous, le peuple, sommes seuls confrontés aux grandes puissances de ce monde et de la Tunisie, croyez vous qu’on sera assez malins pour déjouer les plans des antirévolutionnaires ?

Ça risque d’être difficile, long et agité, tout dépend de nous, nous devons nous unir contre eux comme ils se sont unis contre nous. Le 23 Octobre votons, mais ne votons pas comme ils l’avaient espéré, votons autrement.

jeudi 18 août 2011

Tunisie : Comment sortir de l'illégitimité et de l'instabilité ?

Depuis un certain temps j’entends plusieurs acteurs de la vie politique en Tunisie demander qu’un référendum soit organisé sur des versions modifiées de la constitution tunisienne de 59 pour passer ensuite directement à des élections présidentielles.

J’aimerais dire à ceux qui tiennent et soutiennent ce discours qu’ils n’ont rien compris à la volonté du peuple tunisien. Je me permets de représenter le peuple parce que j’en suis partie intégrante et surtout parce que je défends ses intérêts et les miens. Certains semblent croire que le peuple tunisien veut reprendre un modèle existant et le reproduire à l’identique et qu’il est obligé de passer par toutes les expériences de la rive nord de la méditerranée, même si elles ont échoué.

Le peuple tunisien n’aspire pas à un système à la française, ni à l’américaine ni à la turque, mais à un modèle qui lui soit propre et qui respecte toutes ses particularités. Le point de départ ne peut être qu’une constituante qui imagine ce système pour le mettre en application.

Il ne faut pas sous-estimer les ambitions du peuple tunisien, nous sommes assez intelligents et perspicaces pour savoir ce que nous voulons et nous avons bien l’intention de réaliser nos ambitions.

J’estime que quand un homme politique parle d’élections présidentielles, c’est qu’il a déjà rédigé la constitution et décidé que les tunisiens ont choisi un régime présidentiel. Mais comment est-ce qu’un politicien peut-il croire ou penser que le peuple acceptera un régime présidentiel ?

Nous n’avons pas fait de révolution pour avoir à nouveau un président qui décide pour nous, il faut que tous les politiciens oublient cette idée et définitivement.
Nous n’avons pas non plus fait la révolution pour choisir une démocratie représentative à la française, elle est en train de prouver largement son inefficacité, en effet, le plus souvent, les parlementaires et les partis politiques finissent par se faire influencer par les lobbys et les différentes pressions qui s’exercent sur eux et par ne plus servir les intérêts du peuple.

Notre ambition est que le peuple jouisse d’une pleine souveraineté et prenne tout seul les décisions qui concernent l’avenir de ses enfants. La majorité des politiciens sur la scène actuellement semblent encore penser pouvoir mettre le peuple sous tutelle et prendre les décisions pour lui. Comble du malheur, ils nous prouvent tous les jours qu’ils en sont incapables et que toutes les décisions qu’ils prennent sont systématiquement rejetées.

Dans le cas ou nous maintenons le mode de scrutin choisi par l’Instance de Ben Achour Les élections du 23 Octobre ne changeront rien à l'instabilité actuelle ; Il est très facile de remarquer que les partis politiques actifs actuellement ne représentent qu’une partie infime de la population, et dans le cadre d’un processus électoral qui privilégie les partis politiques, nous obtiendrons une assemblée constituante qui représentera à peine 30 ou 35 % des tunisiens. Le mode de scrutin qui a été mis en place par l’Instance Ben Achour est donc dans ce cas anti-démocratique et ne peut mener qu’à une période très instable après le 23 Octobre et pendant toute la durée de la constituante.

Le mode de scrutin est encore plus anti-démocratique parce qu’il permettra à des partis qui auront eu très peu de voix de représenter quand même une frange assez large de la population, bien supérieure aux nombres de voix obtenues. (Les plus grands restes)

Il est évident que quelque soit les résultats des élections du 23 Octobre, l’assemblée constituante sera loin de représenter le peuple tunisien et sera donc boudée et controversée, ce qui prolongera l’état d’instabilité politique et sécuritaire du pays avec des risques réels que la situation dégénère gravement.

Afin d’éviter tous ces problèmes et de nous assurer que le peuple sera représenté équitablement et que la composition de la constituante ne puisse pas être contestée ni ses décisions refusées, nous devons impérativement modifier le mode de scrutin. Ce n’est pas une suggestion que je fais, c’est pour moi la seule solution pour nous assurer d’avoir rapidement un gouvernement légitime et un pays stable à tous les niveaux et donc de prendre le chemin du développement que nous avons perdu depuis si longtemps.

Le mode de scrutin qui permet d’avoir un gouvernement légitime et une assemblée constituante représentative du peuple tunisien est le suivant :

- Vote uninominal, c'est-à-dire sur les personnes et pas sur les listes.
- Les élections seront organisées à l’échelle de la délégation.
Dans chaque délégation des personnes qui y habitent présentent leur candidature à l’assemblée constituante. Les candidats peuvent être soit indépendants, soit présentés par des partis politiques, mais ils doivent impérativement faire partie des habitants de la délégation depuis un certain temps, ils seront soumis au vote de leurs concitoyens de la même délégation.

Ce mode électoral a la particularité de permettre aux citoyens de choisir les personnes qui les représenteront à l’assemblée constituante en connaissance de cause. Comme les candidats entre lesquels ils auront à choisir font partie de leur délégation, alors il sera facile pour les électeurs de choisir pour quelle personne ils vont voter puisqu’ils pourront aisément se renseigner sur leur intégrité et réputation et ainsi faire le bon choix.

Ce mode électoral permet également de donner une importance moindre à l’argent politique, en effet pour faire une campagne électorale à l’échelle d’une délégation l’argent ne compte pas trop, le candidat pourra être milliardaire, mais s’il est connu pour ne pas être honnête dans la délégation, il ne sera pas élu dans la majorité absolue des cas.

Ce mode électoral permet aussi de réduire les marges de manœuvres des lobbys et des groupements d’intérêts locaux et étrangers, en effet, si l’on considère les 264 délégations de la Tunisie avec 5 candidats pour chacune d’entre-elles, nous obtenons 1320 candidats répartis presque à égalité entre indépendants et partisans politiques. Pour les lobbys il est relativement facile d’influencer un parti politique, il suffit de trouver le moyen de toucher ses cadres dirigeants ou une partie d’entre eux, par contre il sera très difficile d’influencer des milliers de candidats indépendants et de fabriquer des victoires politiques par la manipulation et l’argent.

Enfin, le mode électoral ci-dessus permettra à toutes les régions de la Tunisie d’être représentées équitablement et de faire partie des cercles de décisions.

Ci haut, je disais que le choix de ce mode électoral n’est pas facultatif, c’est une nécessité. Excusez moi d’insister sur ce point, mais si nous voulons que le pays redevienne stable rapidement et reprenne une marche normale et inébranlable vers l’avenir, alors nous devons imposer ce mode de scrutin.

Dans un pays ou les partis politiques n’ont presque jamais joué aucun rôle dans la vie des citoyens, il est impossible de les imposer comme représentants du peuple en si peu de temps et si certains persistent à croire qu’ils arriveront à un pays stable avec des partis politiques au pouvoir qui ne représentent qu’eux-mêmes, alors ils se trompent gravement.

Pas de stabilité sans légitimité et le mode de scrutin proposé par l’instance de ben Achour ne peut mener qu’à une assemblée constituante non représentative, non légitime et donc à un pays dans une situation dangereusement instable à tous les niveaux.

Il ne s’agit pas de faire tomber le système, ni le gouvernement, mais simplement de modifier le mode de scrutin par simple décret du président, un tel décret peut être rédigé et approuvé en une dizaine de jours si la volonté y est.

Si vous avez une autre solution pour éviter que la situation ne dégénère avant ou après le 23 Octobre, je vous prie de me la communiquer, pour ma part, je pense que seule une assemblée constituante représentative du peuple et légitime est la solution. Une telle assemblée est impossible à obtenir avec le mode de scrutin actuel, nous allons donc vers des élections qui ne résoudront rien et qui n’apporteront aucune légitimité aux personnes qui seront élues. Le gouvernement sera contesté, l’assemblée constituante également et leurs décisions ne manqueront pas de se faire rejeter, nous aurons affaire à un pays aussi instable que maintenant, si ce n’est plus, ce qui ne sert pas nos intérêts.

Agissons tant que nous avons les moyens et le temps de le faire, exigeons un changement dans le mode de scrutin, ce n’est que de cette manière que nous pourrons passer le cap de la transition sans dégâts. Le mode de scrutin actuel est le problème, pas la solution, tous ceux qui croient que les élections telles qu'elles sont envisagées et planifiées actuellement sortiront le pays de la crise se trompent, ça aura comme seul effet de faire empirer la crise et ça nous mènera au chaos le plus total.

mercredi 27 juillet 2011

Le sit-in Al Massir renaît de ses cendres

Aujourd'hui, le sit-in Al Massir renaît de ses cendres. Pendant 40 Jours, certains vrais militants patriotes, ont vécu dans l'inconfort et la misère la plus totale mangeant un jour sur deux et se contentant pour la plupart du temps de sandwichs à l'harissa et à l'huile végétale.

Le sit-in a été infiltré dès les premiers jours et en l'absence d'une organisation structurée et solide, les infiltrés sont arrivés à le vider de son contenu et à lui donner une image et réputation détestables.

Après maintes tentatives et grâce à la persévérance et la volonté d'un noyau dur d'incorruptibles qui refusent de voir la révolution subtilisée et réduite à néant, nous avons finalement pu décourager les malintentionnés et remettre le sit-in sur les rails. Cette fois, le comité d'organisation formé à l'issu d'un vote démocratique est d'une solidité à toute épreuve, déterminé à faire réussir cet évènement et à l'amener à réaliser ses objectifs qui sont l'instauration d'un état de droit dans notre chère patrie et l’élimination définitive de tous les restes de la dictature, de la corruption et de l'injustice.

Nous comptons sur votre soutien indéfectible et sur l'appui de tous les patriotes et révolutionnaires soucieux de réussir la transition démocratique en Tunisie et d'honorer le sang versé par les martyrs de la révolution du 17 Décembre 2010.

Nous mettons à votre disposition la charte du Sit-in qui garantira son bon déroulement et avec l'aide de dieu une réussite totale.

Nous comptons en faire une attraction où culture, spectacles, traditions, ateliers artisanaux et de réflexion seront combinés pour animer vos soirées ramadanesques tout en faisant un vrai travail qui fera avancer notre pays vers des horizons meilleurs.

Dans les 72 heures le sit-in sera doté d'une page Fan Facebook, d'un compte tweeter et d'un blog ou site web que nous mettrons à votre disposition afin que vous puissiez le suivre jour par jour et vous assurer de son bon déroulement.

Romdhane Mabrouk à tous et vive la Tunisie libre et souveraine.


Charte du Sit-in Al Massir 



1- Tout participant au sit-in Al Massir, doit respecter la présente charte et s’engager à se conformer sans faillir aux points suivants :

a. Un comportement exemplaire et le respect d’autrui sont des qualités exigées de tous les participants au sit-in ainsi des visiteurs. Le langage grossier, la consommation d’alcool ou de toute substance illicite sont strictement interdits et tout ce qui pourrait nuire à l’image de l’évènement et le freiner dans la réalisation de ses objectifs

Tout contrevenant s’expose à être expulsé du sit-in d’une manière définitive et irrévocable

b. Les bagarres et violences aussi bien verbales que physiques ne seront tolérées en aucun cas

c. La mixité hommes - femmes dans les tentes sera interdite pendant les heures de sommeil y compris pour les couples mariés. La pudeur est une qualité impérative à l’intérieur du périmètre réservé au sit-in et aucune provocation d’aucune sorte ne doit avoir lieu.

d. Toute délation mensongère ou propagation de rumeurs erronées seront considérées comme fautes graves et passibles d’expulsion. Toute accusation envers l’un des participants ou visiteurs doit être accompagnée de preuves évidentes et d’arguments irréfutables et doit être adressée au comité de sécurité.

e. Les participants s’engagent à garder les lieux dans un état irréprochable de propreté et ne se débarrasser des déchets que dans les récipients et sacs prévus à cet effet.

f. Tout participant ou visiteur ayant une appartenance partisane doit s’engager à ne pas utiliser le sit-in comme moyen de promotion de son propre parti et aucun document ou tract ne sera diffusé ou distribué sans avoir eu l’approbation préalable du comité d’organisation.

g. La liberté d’opinion au sein du sit-in est garantie, les participants s’engagent à respecter les avis contraires et à construire une culture démocratique propice à créer des débats constructifs et enrichissants par leur diversité. Les cercles de discussions anarchiques et agressifs ne seront pas tolérés.

2- Tout contrevenant à la présente charte s’expose à une expulsion immédiate après décision du comité de discipline prévu à cet effet. Les militants doivent donner l’exemple par leur courtoisie et éthique et placer l’intérêt du sit-in et sa bonne marche par-dessus tout autre intérêt personnel ou partisan.

Vive la Tunisie Libre et souveraine


Le comité d’organisation                          Le participant                            Fait à Tunis le …../…../2011

lundi 25 juillet 2011

Quelle loi électorale pour la constituante ?

Je trouve le mode de scrutin qui nous a été imposé par l'instance de Ben Achour illogique et anti-démocratique, je n'argumenterai pas dans cet article mes affirmations, par contre je vous propose le mode de scrutin qui me paraît être le plus logique et juste pour tous les tunisiens.
Un mode de scrutin avec vote uninominal (Sur les personnes et pas les listes) et à une petite échelle c'est à dire celle de la délégation (Mo3tamdia) aurait été plus pertinent et s'imposerait presque naturellement.
En Tunisie il y a 264 Délégations si je ne me trompe pas. Les habitants de chaque délégation devraient élire une personne parmi elles pour les représenter à la constituante, les candidats dans chaque délégation (Ils doivent être des habitants de la délégation depuis au moins 5 ans) peuvent se présenter en leur noms propres ou au nom d'un parti politique.
Au final chaque délégation élira un de ses habitants pour la représenter à la constituante et plus tard au parlement.
Ce mode de scrutin permet de :
- Eviter que l'argent ne joue un rôle important dans les élections.
- élire des personnes en connaissance de cause, puisque généralement ils éliront une personne de leur délégation qu'ils connaissent personnellement. Ils choisiront sûrement une personne intègre, sage, compétente et dotée d'une réputation irréprochable.
- Garantir une représentation équitable de toutes les régions à la constituante.
- Garantir une participation efficace des indépendants et des jeunes et donc d'éviter l'occupation de tous les sièges par des partis politiques qui ne représentent qu'eux mêmes et dépourvus de base populaire véritable.
Nous devons occuper la rue pour exiger un changement du code électoral, sinon notre révolution sera  totalement volée. Dans deux ans tout sera progressivement verrouillé et nous reviendrons à une dictature peut être encore plus dure que la précédente.

La crème de la crème des tunisiens a-t-elle tourné ?

C'est la marche du 21 Juillet organisée par le Fdtl (Ettakatol), le Parti démocratique progressiste, Ettajdid, Afek Tounès, Al Wifak Al Joumhouri, le Parti socialiste de gauche, La voie du centre, le Mouvement de la citoyenneté et de la justice, le Pôle démocratique moderniste, le Parti du travail tunisien… 
On y trouve "la crème de la crème" des tunisiens : Maya Jeribi, Yessine Brahim, Ahmed Néjib Echabbi, Mustapha Ben Jaafer, Sami Ben Sassi et j'en passe.
La question que je me pose est la suivante : Pourquoi est ce qu'on ne voit jamais ces personnalités participer à des manifestations contre l'injustice, la pauvreté, la torture, la répression de la police, les arrestations arbitraires, la profanation des mosquées, etc.
J'ai l'impression qu'ils appuient le gouvernement quoi qu'il fasse et qu'ils ignorent royalement les revendications du petit peuple qui leur a offert cette pseudo liberté récemment retrouvée. On dirait qu'ils ont hâte d'arriver au 23 Octobre et qu'ils sont obsédés par cette date et ont décidé de faire fi de tout le reste pour y arriver. Serait-ce parce qu'ils sont assurés d'avoir leur part du gâteau ? et le peuple dans tout ça, aura-t-il son mot à dire ? aura-t-il ne serait ce que une toute petite part de ce gâteau qui est la Tunisie ? Je vous laisse y réfléchir.