mardi 28 juin 2011

Pourquoi faut-il participer au sit-in AL MASSIR ?

La traduction du mot arabe El Massir est le destin. Nous avons confié notre destin, celui de notre pays et de la révolution à Béji Caïed Sebsi et à l’Instance Supérieure pour la Réalisation des Objectifs de la Révolution, malheureusement l’un comme l’autre sont en train de s’égarer et de dévier de la route que le peuple voudrait suivre.
Les priorités de la CISROR et du gouvernement sont visiblement loin de celles du peuple, l’une continue à débattre de sujets aussi futiles et stériles que la laïcité et le pacte citoyen et l’autre se borne à vouloir nous engager économiquement sur des chemins dont nous ne voulons pas. Le peuple quant à lui, veut immédiatement une justice totalement indépendante, une presse libre et par dessus tout l’arrestation et le jugement de tous ceux qui ont contribué à massacrer ses concitoyens et à piller le pays durant ces dernières 23 années. Entre ce que nous voulons et ce qu’ils sont en train de décider et faire, le gouffre est énorme.
Je vais vous citer un certain nombre de constats que j’ai fait et qui prouve que la révolution doit être mise sur les rails dans les plus brefs délais et j’ajouterai que pour moi, il n’est pas question d’organiser des élections tant que ces points ne sont pas clarifiés et appliqués.
1-      La Justice n’a été ni réformée, ni nettoyée, le plus gros reste à faire
2-      Les décisions prises sur le plan économique et surtout dans le domaine de l’agriculture sont scandaleuses
3-      Le MI fait chanter le gouvernement et le dirige indirectement en jouant avec la sécurité des citoyens dont ils ont la responsabilité.
4-      Les preuves qui incriminent l’armée dans l’affaire des snipers sont de plus en plus évidentes. Les balles de 50 mm trouvés dans les corps des martyrs le confirment.
5-      Le silence sur l’affaire Syriati, sur laquelle on ne sait absolument rien est troublant et contribue à faire subsister le doute.
6-      Les médias, surtout les chaînes de télé restent très peu crédibles et leur impartialité est largement mise en doute.
7-      La CISROR ne cesse de soulever des problèmes qui ne sont en rien une priorité pour le moment
8-      L’arrestation de Semir FERIANI, ou le plaignant devient accusé est scandaleuse
9-      Les personnes (Policiers et/ou militaires) qui ont tiré sur les manifestants désarmés échappent encore à la justice, cette dernière n’arrive même pas à faire exécuter les mandats d’arrêts, alors je ne vois pas de quel suprématie de l’état parle Béji Caïd Sebsi. La suprématie de l’état veut dire en premier lieu être capable d’appliquer la loi sur tous ceux qui ne la respectent pas, sans exception.
10-   L’administration est toujours infestée par les mêmes personnes qui l’ont instrumentée pour en faire un outil au service du crime organisé et du pillage systématique
11-    Les arrestations arbitraires, les maltraitances et la torture continuent à être pratiquées et la police politique est encore en service et continue à sévir en toute impunité.
Comment pourrons-nous organiser des élections transparentes et honnêtes dans ces conditions ?
Je crois que ça ne sera pas possible et la révolution est réellement en danger. Pensez à l’avenir de vos enfants et agissez, ne vous laissez pas endormir par le gouvernement, ni par la menace de l’économie car de toutes les façons, si la révolution échoue, nous serons tous réduits à l’état d’esclaves et aucun développement en Tunisie ne sera possible, alors reprenez les choses en main et criez haut et fort que le peuple veut et que sa volonté est indéfectible, montrez au monde que les tunisiens ont fait une vraie révolution et pas un vulgaire coup d’état crapuleux fomenté par des personnes qui jusqu’à maintenant restent inconnus. BEN ALI n’a pas quitté la Tunisie avec l’intention de ne plus y revenir, il a été trahi, mais sûrement pas par ceux qu’on nous dit. Je vous laisse méditer la dessus.